Pierre Cardin est assurément un personnage de conte de fée. Ce conte tient d’abord à l’histoire de son combat : parti de rien, quasiment les mains vides, il est parvenu au sommet des grands couturiers de ce monde. Sa légende est aussi d’avoir fait descendre la haute couture de la noblesse des podiums, et d’avoir mis l’art de la mode directement au service des gens de la rue. Pour beaucoup d’autres encore, l’histoire de Pierre Cardin, c’est aussi sa réussite commerciale : il a réussi comme personne d’autre à intégrer en un seul être le grand couturier et le magnat financier. L’empire commercial Cardin s’étend aujourd’hui sur le monde entier. Mais les résultats de ces dernières années, il les doit à ses actions sociales : Il a obtenu un bon nombre de résultats là où les diplomates en poste avaient échoué. Il a ainsi grandement contribué à promouvoir la connaissance mutuelle et l’harmonie entre les peuples. Enfin, pour le peuple chinois, il est considéré comme un ami de longue date. Depuis 30 ans, il a, avec sa passion habituelle et la vigueur qu’on lui connaît, construit un pont d’amitié entre les deux grands continents d’Europe et d'Asie. Maintenant, il est temps de se remémorer l’histoire de la légende de Pierre Cardin.
Monsieur Cardin est né le 2 juillet 1922 à Venise en Italie. Il se peut que ce soit le romantisme des pays d’Europe méridionale, et le sentiment amoureux qu’inspire la ville d’eau qui aient façonné son sens artistique. A l’âge de deux ans, il déménage avec sa famille en France dans la ville de Vichy. Après sa scolarité, il entre dans une société comme comptable ; les connaissances qu’il acquiert à cette époque lui permettront jusqu' aujourd’hui de toujours réaliser des profits dans les affaires. Les bombardements de la seconde Guerre Mondiale atteignent la coure de la maison familiale, et sa famille toute entière doit se réfugier dans une autre région. Tout juste âgé de 22 ans, les mains vides, mais nourrissant de grandes ambitions pour son avenir professionnel, il se rend seul au cœur de l’Europe – à Paris. Paris, cette grande capitale au passé ancien est une ville chaleureuse : elle a formé bon nombre de héros, politiciens, généraux de l’armée, jusqu’aux hommes d’affaires et aux artistes ; pour peu que vous ayez du talent, elle pourvoit la scène nécessaire à votre épanouissement. Mais Paris peut aussi être glaciale, et si elle ouvre grand la porte au vainqueur, elle retient les médiocres au dehors. Pour cette raison on peut facilement imaginer les aléas qui attendaient un jeune novice pour fonder son entreprise.
Le premier travail de création de Pierre Cardin fut de réaliser les masques et costumes pour le film « la Belle et la Bête ». Il est alors rapidement séduit par le monde magnifique de la couture dans la capitale de la mode, et son ambition naît de se faire un nom dans ce milieu de la mode. Il entre bientôt comme apprenti dans la maison Christian Dior nouvellement créée. Il commence comme tailleur, et parvient à maîtriser le métier de styliste, après être passé par l’apprentissage de toutes les techniques des étapes de la confection.En 1950, il crée enfin la maison de couture qu’il nomme de son propre nom. L’année 1953 verra la présentation de sa première collection, ce qui marque le début officiel de sa carrière de créateur. Suivent 20 ans de persévérance avant que Pierre Cardin ne réalise enfin son rêve d’entrepreneur et devienne un couturier de renommée mondiale. Son succès est alors consacré : Pierre Cardin se voit par trois fois attribué la plus haute récompense de la Haute Couture française – le «Dé d’Or ». Une seule obtention de cette récompense représente déjà la consécration ultime pour un couturier, ainsi 3 attributions est une consécration hors paire, inégalée aujourd’hui encore. En 1992, en devenant le premier couturier à siéger parmi l’élite de l’Académie Française, Pierre Cardin confirme sa position au sommet de la couture mondiale.
Aujourd’hui la griffe Cardin est largement reconnue, mais ce qui est tout aussi estimable est sa réussite en tant qu’homme d’affaires. La mode française, ou dans un sens plus large la mode occidentale, comporte trois catégories. Elles forment un triangle d’or au sommet duquel trône la Haute Couture. Chaque année à Paris, Milan, New York, les collections des meilleurs couturiers sont présentées, d’un luxe extrême elles rivalisent de somptuosité, représentant le summum mondial de la mode. Pour cette raison, ces collections font l’objet de compétitions acharnées entre tous les médias internationaux qui rivalisent pour les présenter. Mais l’ombre à ce tableau est que toutes ces tenues atteignent des prix exorbitants qui ne sont absolument pas à la portée du commun. Les gens ordinaires au contraire portent habituellement des vêtements de confection, c’est-à-dire des vêtements confectionnés en série dans des usines. Si la confection industrielle permet de baisser les coûts, sa valeur artistique est difficilement garantie. Pierre Cardin a ouvert une nouvelle ère en faisant descendre la haute couture de son podium sacré, et en devenant ainsi le premier grand couturier à "produire" de la haute couture. Cela aura une répercussion très importante : d’un côté, cela a permis de « démocratiser » une haute couture qui jusque-là avait été largement réservée à la haute société, mais aussi d’offrir aux classes moyennes, voire même aux gens ordinaires, l’accès aux dernières techniques de la haute couture. D’un autre côté, il a également insufflé une grande vitalité à l’industrie du prêt-à-porter, et ainsi ouvert un vaste marché. Ce concept révolutionnaire paraît bien ordinaire aujourd’hui, mais considéré comme une hérésie à l’époque, il avait été très mal reçu par le milieu de la haute couture. Cela avait même valu à Pierre Cardin d’être exclu de la chambre syndicale de la haute couture française. Mais le temps et la pratique étant les meilleurs juges, quelques décennies après, la plupart des grandes marques de luxe ont suivi la voie ouverte par Pierre Cardin, et se sont mises au prêt-à-porter. Mais l’avance gagnée par Pierre Cardin grâce à son audace, avait entre temps permis aux produits marqués de la griffe « Pierre Cardin » de s’emparer du marché mondial. D’après des statistiques objectives, « Pierre Cardin » est une des marques les plus vendues au monde. Dans le monde des affaires, toute « avance » signifie bien souvent « avance commerciale ». Grâce à sa vision de pionnier et à son jugement audacieux, Pierre Cardin a encore une fois prouvé ce point, il a également, dans le processus, réalisé des profits considérable. Aujourd’hui, l’empire commercial de Pierre Cardin comprend 400 contrats de franchises de ses marques dans le monde entier, des centres de production et de vente dans plus de 130 pays, et le nombre de personnes qu’il emploie directement s’élève à quelque 200 000. Ce qui est important de souligner est que ces accomplissements ont tous été réalisés sur les décisions prises par Pierre Cardin en personne, et gérés sous sa tutelle. Il est l’unique patron de cette gigantesque machine commerciale. Dans le monde d’aujourd’hui, un individu tel que Pierre Cardin qui concentre les talents d’un grand couturier, ainsi que cent pour cent des droits de ses marques et de sa société, est un être hors paire.
Pierre Cardin ne s’est pourtant pas contenté des succès remportés dans son métier et dans les affaires : il s’est toujours efforcé, à travers toute sorte d’actions sociales, de promouvoir les relations culturelles et l’amitié entre les peuples. Son but ultime en cela est de réduire les guerres, et de faire en sorte que tous les peuples, et toutes les cultures puissent co-exister, tirer mutuellement profit, et se développer conjointement. De ce fait, à partir de 1957 Pierre Cardin s’est à plusieurs reprises rendu au Japon, alors que le pays sortait tout juste de l’ombre de la guerre. Jusqu’à maintenant il aura visité le Japon plus de 30 fois, et les Japonais lui valent une affection respectueuse. Monsieur Cardin s’est également rendu en ex-URSS à partir des années 80, et a même réalisé un défilé de mode sur la place Rouge de Moscou. Il est aussi allé au Vietnam, à Cuba, en Libye, des pays qui n’étaient pas encore très ouverts sur le monde, et a réussi en tant que citoyen diplomate à y mettre en œuvre des actions que les vrais diplomates en poste dans ces pays ne pouvaient entreprendre. De fait, Pierre Cardin a été nommé Ambassadeur honoraire de l’UNESCO en février 1992, chargé du projet de l’accident nucléaire de Tchernobyl de l’ex-URSS et de promouvoir la tolérance. La tolérance signifie que les peuples de tous les pays ne distinguent pas les différences de race, de richesse, d’éducation, de sexes, de culture ou de religion, se tolèrent mutuellement, vivent en toute égalité, et se développent conjointement. Pierre Cardin a personnellement conçu le drapeau aux six couleurs de la tolérance qui a été hissé dans des régions comme le Moyen-Orient, afin de faire appel à l’esprit de tolérance de ces peuples. Pour les peuples en guerre, tout signe de paix est extrêmement précieux.
Pierre Cardin s’est aussi sincèrement attaché à soutenir les arts. En 1970, il a ouvert le Centre Culturel Cardin à deux pas du palais de l’Élysée, afin de fournir une plateforme permettant de lancer de jeunes artistes prometteurs. Pour exemple, des artistes comme la grande ballerine russe Maya Plisetskaya, la chanteuse Canadienne Céline Dion, le peintre vietnamien Daniel Jègoû ou encore la peintre chinoise Deng Lin, ont tous bénéficié de l’aide de Pierre Cardin. (Cet hiver, une saison de la culture chinoise y sera consacrée à la peinture.) Pierre Cardin a également endossé le poste de Secrétaire général du Comité des pays de la Méditerranée ; il a aussi pris l’initiative de ventes aux enchères afin de soulever des fonds pour la restauration de la Grande Muraille de Chine ou sauver des eaux la cité de Venise ; il vient actuellement de créer une fédération internationale chargée d’un projet de restauration du Phare d’Alexandrie en Egypte. En bref, Pierre Cardin voue une grande part de son énergie à des actions philanthropiques dans lesquelles il puise également un plaisir continuel.